Bon je sais, je suis impardonnable, cela fait presque un an que je n’ai rien écrit. Oui, mais j’ai de bonnes raisons : après trois ans de dur labeur, d’acharnement, j’ai enfin obtenu le fameux concours. Et oui, je suis maintenant professeur d’italien dans le secondaire. Mais je n’étais pas au bout de mes peines après l’obtention de ce concours : l’éducation nationale a eu la « bonne » idée de m’affecter à 600 km de chez moi, dans l’académie de Grenoble ( nous sommes 5 dans ce cas-là). Et là encore une « bonne » surprise m’attendait : mon établissement de rattachement se trouve à Fontaine, petite ville de la périphérie de Grenoble. Chouette, me direz-vous, c’est juste à côté de Grenoble, donc de l’IUFM, et puis c’est joli comme nom Fontaine… Oui, sauf que mon établissement se trouve en ZEP. Bon j’avoue que les élèves ne sont pas violents, mais en gros ils n’en ont rien à faire des cours, et encore moins de l’italien… Et voilà tout le problème, comment faire cours à une bande d’ados plus préoccupés par leur voisin ou leur voisine que par ce que le prof dit… Surtout quand on est un jeune professeur qui n’a jamais fait cours avant et qui donc ne peut même pas se raccrocher au contenu de son cours pour justement réussir à le faire son cours…
Quand on est un jeune professeur, il faut s’attendre également à tout, au niveau comportement, comme au niveau langage : j’ai eu le droit à « Madame, j’ai quelque chose à vous dire, mais c’est vulgaire : j’ai envie de péter », j’ai eu le droit dans le même style à « Madame, j’ai envie de pisser ». Au niveau comportement, j’ai un élève qui a voulu me faire croire qu’il était en train de faire une crise cardiaque ou d’épilepsie, je ne sais pas trop, et je pense que lui-même hésitait, ce qui fait que je n’y pas cru du tout. Un élève a voulu me faire une démonstration de street dance en pleine classe, j’en ai un qui s’est cru au cirque et a voulu me faire croire qu’il avalait sa règle. J’avoue que cette dernière tentative a fonctionné et que j’ai éclaté de rire quand je me suis rendu compte qu’il n’avalait pas réellement sa règle.
En moins drôle, j’ai eu le droit à « Madame, pleurez un coup ça vous fera du bien », ou encore « vous comprenez pourquoi Mme B. est partie »…
Bon pour rester dans la thématique de ce blog, qui est, je le rappelle, les livres, et pour rester dans la thématique de cet article, je voudrais parler d’un livre que tout professeur stagiaire devrait lire et qui s’appelle Profs Academy écrit par Iman Bassalah, Academy en référence à la Star Academy.Il s’agit du récit de l’année de stage de huit trentenaires, professeurs de différentes matières et à différents niveaux de l’enseignement secondaire. A travers le récit de cette année, on découvre la vie de jeunes professeurs, et ce qui pourrait passer pour des anecdotes sont en fait des réalités que l’on peut rencontrer dans ce métier. A la fin du livre, comme à la fin de la Star Academy, on découvre qui restera prof, et qui ne le restera pas (que ce soit un choix personnel, ou une décision du rectorat). C’est un livre qui est en général plutôt drôle, mais il y a également des passages plus émouvants quand il s’agit de situations difficiles vécues par les élèves.
Bon, pour finir, je promets d’essayer d’écrire plus souvent sur ce blog qui, je le sens, va devenir petit à petit un blog sur mes aventures au pays de l’éducation nationale.